vendredi 28 septembre 2007

Nos routes se séparent... vers un nouveau départ!

Il y a maintenant une semaine, tout a basculé. Mes certitudes se sont effondrées. Mon cœur s’est brisé. Mon âme a pleuré.
Vega, mon beau cheval, avec qui je pensais avoir construit une si belle amitié, renforcée par une confiance et un respect durement gagnés, Vega que j’ai soigné corps et âme, pour qui je me suis surpassée, pour qui je me suis entièrement remise en questions…
Vega m’a dit « non, tous les deux, on ne pourra pas aller plus loin ».
Je l’ai monté sur la carrière. Sur le chemin, il fanfaronnait un peu. Au moment de le monter, il restait calme, immobile. Quelques tours au pas, rennes longues et dans le calme, mon cheval était très dynamique, mais rien ne laissait présager ce qui allait arriver… Vega voulait regarder les autres chevaux. Je lui ai simplement demandé gentiment de se remettre droit. Son corps s’est tendu, rigide, les muscles bandés, sa tête s’est relevée, son cou s’est arrondi, et, sans que je puisse réagir, il s’est levé, si haut, si vite, si fort…
Nous avons manqué de basculer. En redescendant, Vega a mis la tête entre ses antérieurs, et a décoché une ruade si forte que je me suis retrouvée sur sa croupe. Ballottée comme un pantin, mon corps désarticulé par cet infernal rodéo sur place, si énergique, a fini par choir lourdement sur le sol. Vega est parti au grand galop, ronflant, grand guerrier fier de sa victoire.
Le dos douloureux, je l’ai rattrapé. J’ai remis le pied à l’étrier. Il n’y a qu’en forgeant qu’on devient forgeron. A nouveau en selle, j’ai demandé à Vega de se mettre au trot. Pour ne pas qu’il chauffe, qu’il trépigne, et que l’impatience le gagne à nouveau. Comme une débutante, ma renne extérieure était courte, pour qu’il garde la piste. Ma main intérieure serrait une poignée de son épaisse et douce crinière. Quelques tours au trot, changements de main… et mon beau Vega, enragé, a violemment recommencé sa stratégie qui n’avait qu’un unique but : me faire mordre la poussiere. J’ai vu le coin se rapprocher, sous les ruées décuplées de son corps incandescent. Son dos rond et sa force de titan ont rapidement eu raison de moi, et mon corps, projeté au sol avec une force d’une violence inouie, est venu s’écraser sur le sable, en un soleil macabre. Mon esprit meurtri par cette trahison s’est noyé dans le chagrin. Mon corps paralysé par la douleur s’est raidi, l’air ne remplissait plus mes poumons, plus aucun son n’arrivait à mes oreilles. L’œil écarquillé, je devinais les silouhettes de mes amies qui semblaient courir au ralenti vers moi. J’ai hurlé. Hurlé de terreur, de douleur, de déception. Couchée, défaite et déchue, j’entendais mon cheval fanfaronner, et fêter dignement sa victoire définitive, la queue sur la croupe, galopant frénétiquement en ronflant, les naseaux dilatés et rouges, fier comme un général.
Brisée, je suis restée dans un état de choc pendant un moment, pleurant, désespérée, perdue, totalement hébétée par la violence de cette défense et par sa dangerosité.
Vega a été remonté. Pas par moi. Pour qu’il ne reste pas sur cette victoire.
Tous les muscles du haut de mon dos ont été écrasés. La colonne et les cervicales ont été ébranlées. La cage thoracique a été entierement comprimée, par chance, aucun organe n’a souffert. Mon casque a sauvé ma boite craniene, mais un traumatisme subsiste, qui m’empêche encore aujourd’hui de me concentrer, de fixer des choses, de réfléchir, qui me fait pleurer pour n’importe quoi, qui ébranle mon équilibre et m’engorge de nausées. Les céphalées sont pointues et acérées. Je bégaie souvent, et perds facilement le fil de mes pensées. Je n’ai aucune patience, et ma tolérance est mise à rude épreuve. Outre les douleurs cervico dorsales, une de mes cotes me fait énormément souffrir.
La blessure mentale a été difficile a digérer. Vega, monté par un cavalier strict, précis et « rentre dedans » travaille formidablement bien. Et avec plaisir. C’est un gentil cheval, mais il aime tester et entrer en conflit, son intelligence et sa force lui permettant de trouver facilement les failles de cavaliers qui, comme moi, sont d’un niveau moyen et qui axent leur travail vers le respect et la confiance.


Vega est un cheval très dominant. Nul doute qu’il m’aimait beaucoup pour tolérer mes demandes pendant ces longs mois. Mais ce que je pensais être du respect était en fait une mince tolérance. Quand je lui ai dit « non », il m’a dit « merde », et de la pire manière qui soit. Le cabré est une défense que je ne saurai tolérer chez un cheval, et ce en aucun cas. Si c'était arrivé avant l'accident, ma réaction aurait été identique. J'espérais que ce comportement soit du à sa convalescence, vu les dizaines de fois qu'il la fait, en main ou aux longues rennes, et je croisais les doigts pour que l'inévitable ne se produise pas : qu'il le fasse monté. Je suis incapable de lui faire passer cette manie, et bien incapable de le monter comme il l’aime être. Je n’ai pas les finances pour le faire redresser, et, à quoi bon, je n’ai pas la prétention de transformer Vega à mon image, comme j’aimerai qu’il soit.
C’est un être magnifique et merveilleux, mais notre couple ne saura jamais trouver l’harmonie pour que chacun se sente bien… lui, fermement encadré, avec un cavalier prêt à « jouer » avec lui et capable de le tenir et de le faire progresser, et moi, sereine avec un cheval avec lequel j’aurai développé une vraie relation de confiance, et qui me reconnaitrait comme son dominant (ou leader).
Malgré tout le travail effectué en ce sens avec Vega, il ne m’a jamais reconnue comme tel, pourtant, j’ai tout donné pour lui, tout changé, je me suis adaptée, j’ai maitrisé ma peur, appris à gérer ses exces de colère, à être ferme avec lui… Il n’est pas heureux comme cela. Et moi non plus.

Après presque une année passée ensemble, à se découvrir, à apprendre à se connaitre et à s’apprécier, à se battre pour sa survie… nous avons traversé des moments durs, la douleur, la peine, le doute, la colère, et aussi de merveilleux moments de complicité, de tendresse, de confiance, de partage…Nos routes vont devoir se séparer.

Vega partira dans une nouvelle maison, avec un nouveau propriétaire qui saura l’aimer et le faire progresser comme il le mérite.

Pour ma part, de nouveaux horizons se dessinent. La douleur de prendre cette décision reste incandescente, lancinante, mais je n’ai pas de regret, car je suis convaincue, au plus profond de moi, que c’est la meilleure solution. Parfois, il faut savoir être humble, et admettre qu’on n’est pas capable. L’amour ne suffit pas toujours. Prendre soin de Vega, le soigner, m’occuper de lui à pied étaient dans mes cordes. Pour son travail monté, mon niveau ne me permettra pas de le gérer, et nous allons entrer dans de perpétuels conflits dont il sortira toujours vainqueur. Notre relation va s’altérer petit à petit, et je refuse cette issue.

Vega aura été mon premier cheval. Il m’aura tout appris, et je ne pourrai jamais l’oublier. Sa beauté, sa tendresse, son regard, sa chaleur et son tempérament de feu… Doudounet me manquera, c’est sur… et j’espère de tout mon cœur que son passage chez moi lui aura apporté du bonheur, et qu’il aura été heureux en ma compagnie.

Cet article met fin à ce blog. Je vous remercie tous d’avoir suivi mes aventures avec mon rêve d’enfant, mon bel espagnol. Une page se tourne, non sans cicatrices, mais une lumiere brille à l’horizon… un tournant s’opère dans ma vie de cavalière. Vous pourrez désormais suivre mes nouvelles aventures sur mon blog Phoenix Rising.

vendredi 14 septembre 2007

Bonheur en tête à tête!

Le bonheur en un seul mot : VEGA !
Ce midi, j’avais deux heures pour déjeuner. Le soleil était radieux. Comme je n’aurai pas le temps d’aller voir doudounet ce soir à cause de mon déménagement, je me suis dit pourquoi pas le monter ce midi ? Au départ, je pensais travailler en carrière, mais le soleil était si magnifique que j’ai craqué… on est partis en ballade !
Je suis arrivée à la pension, le gros m’a suivie le long de son paddock, tout content de me voir, je l’ai vite remonté. On avait une heure devant nous ! J’ai mis un rapide coup de bouchon, vérifié ses pieds tout neufs parés hier, posé la selle sur le dos et hop ! Début de ballade en montée, à pieds, comme d’habitude. Sous la bombe et le gilet de cross, il fait chaud ! Je ressangle, et une fois sur le plat, je mets le pied à l’étrier… et là… surprise, Vega n’a pas bougé ! Les 5 minutes de la derniere fois ont été bien utiles !!! SUPER TOP.
Doudounet était tout calme aujourd’hui, loin de l’excitation des copains pour cette ballade en tête à tête ! Au loin, nous regardions tous les deux les belles collines lyonnaises… le silence de la campagne, le chant des oiseaux, et les petites oreilles bien droites et bien en avant de mon Vega, les bonnes odeurs d’herbe seche… le bonheur !!!
Petite ballade bien calme, rennes longues tout le long. Je suis descendue et remontée pour voir si l’immobilité était OK, pas de soucis ! Ce premier tête à tête avec mon cheval, je l’avais tant rêvé… c’est d’autant plus le bonheur que je le sens en pleine forme !!! Nous avons fini la ballade à pieds, dessanglé d’un trou.
Nous sommes rentrés, je l’ai douché et à son retour au paddock, un bon seau de carottes pour récompenser ce bel effort !

Aller se ballader à cheval pendant sa pause de midi, avec un compagnon si génial que Vega… si ça ce n’est pas le bonheur !!!

jeudi 13 septembre 2007

Premiere Ballade!

Hier soir, nous avons fait notre premiere ballade depuis l’accident il y a 9 mois ! C’était formidable. Nous sommes parties à 3, avec deux amies de la pension. Nous avons fait le début de la ballade à pieds, histoire d’épargner à nos montures un départ avec une grande montée bien difficile.
Une fois sur plat, nous avons entrepris de nous mettre en selle. Et la, Vega avait un peu la bougeotte, et il est hors de question que je laisse ce genre d’habitudes s’installer. J’ai donc mobilisé les hanches jusqu’à obtenir l’immobilité totale au montoir, et ça m’a bien pris 5 bonnes minutes. Pas facile quand les copines attendent ! Une fois en selle, Vega était ultra heureux. Très allant, un bon pas bien sportif, moi qui pensait qu’il allait tirer la langue ! Pas du tout ! Il était si heureux qu’il m’a sorti un magnifique pas espagnol dans la premiere descente, et qu’il insistait pour être en tête du convoi. Je savais déjà qu’il était un cheval de tête, mais il n’a pas fléchi dans les montées, ni dans les descentes. Les premiers metres, j’ai eu beaucoup de mal à le faire venir en extension d’encolure tant il était heureux. Il faisait le fier, le beau… mais l’effort et mon pianotement sur les rennes l’ont rapidement fait changer d’avis et il est venu monter son dos et mettre le nez bas. A plusieurs reprises, Vega a tenté de prendre le trot, initiatives que j’ai immédiatement recadrées en chassant les hanches ou en le faisant reculer si insistance. Sur le retour, je lui ai demandé de se mettre en deuxième position, puis en fin de convoi. Ca ne lui plaisait pas trop, mais je le lui laisse pas le choix, il doit s’adapter à toutes les situations. Pour ma part, j’ai mis beaucoup de poids sur mes jambes pour soulager son dos, et j’ai adapté ma position au dénivelé. Je ne pensais pas qu’il tiendrai aussi bien le choc. On est partis 40 minutes, et il ne soufflait même pas. Il faut dire que nous avons fait des ballades beaucoup plus intenses à pied, et je crois que j’ai sous estimé sa condition. Quoi qu’il en soit, nous allons rester 4 jours sur cette ballade, et on ajoutera un bout la semaine prochaine. Vega aime être monté, et l’exterieur, c’est vraiment son truc. Quel bonheur de ressentir sa joie hier !!! Et quel dynamisme !!! Vraiment, il n’en finit pas de m’épater. Et ma récompense du soir : un cheval extrêmement calin après le travail… je l’aime quoi !

mardi 11 septembre 2007

Une avancée spectaculaire

Le soleil est revenu en cette fin de semaine, et il brille toujours aussi fort au dessus de nos têtes, et dans nos cœurs.
Jamais je n’aurai pensé avoir une telle confiance en un cheval. Jamais je n’aurai pensé retrouver une telle confiance dans les chevaux. Mes accidents de cet hiver, la mort d’Hasta Siempre, les sautes d’humeurs et la violence de Vega à cause de sa maladie, tous ces tristes évènements, à l’aube de la réalisation de mon rêve, avaient provoqué chez moi des sentiments très douloureux et paradoxaux. D’un coté, mon rêve commençait à exister, j’étais enfin propriétaire, après ces longues années d’attente et d’impatience…d’un autre coté, j’étais sous l’emprise d’une peur panique de monter, de me faire tuer, de voir mourir un animal… chaque esquisse d’un geste brusque me faisait craindre un accident mortel, chaque tension dans les muscles et j’imaginais me faire embarquer en saut de moutons sur une furie sauvage qui n’aurait qu’un but : me détrôner et me rendre invalide ou défigurée… ou morte.
Jamais je n’avais ressenti une telle peur, incontrôlable et indomptable…en parallele, jamais je ne les autant aimés… j’avais besoin d’eux…
Je ne voulais plus monter Vega. Plus jamais. Il me faisait peur. Et malgré tout l’amour que je lui portais, tous les soins que je lui prodiguais, je ne sentais pas de connexion entre nous et mon cheval était malheureux.
Le changement de pension nous a sauvés. Il a sauvé ma relation avec Vega d’abord, puis avec les chevaux en général. Deux changements majeurs : le premier, Vega. Il s’est posé. Il s’est rapidement calmé, le changement a été radical. Il est devenu câlin, et notre complicité a commencé à s’afficher au grand jour. Plus il me respectait, plus je lui proposais d’initiatives « risquées », nous sommes devenus de plus en plus proches, nous avons tenté des expériences qui demandaient toujours plus de confiance mutuelle, et celle-ci s’est renforcée, la peur s’effaçant peu à peu pour laisser place à une formidable complicité.
A pied, la confiance, le respect et le plaisir étaient acquis au bout de quelques mois. Le retour au pré de Vega ayant biensur bien aidé, puisque ses sorties quotidiennes lui permettaient de dépenser son trop plein d’énergie, et le laissaient disponible dans son esprit pour les séances avec moi. Cette remise au vert m’a également permis de constater le niveau d’attachement de mon Vega, qui m’accueille chaque jour par un grand galop et parfois des hennissements graves et doux de bienvenue…
Restait encore à franchir la fameuse étape de remonter mon doudou. J’avais repris quelques cours de poney dans une structure très encadrée en avril et en mai… mais je ne voulais plus monter les chevaux des autres. Surtout les chevaux de propriétaires. Faby m’avait déjà fait franchir un grand pas en me proposant de monter Bambu, et la séance avait été merveilleuse et m’avait fait ressentir des sensations perdues depuis longtemps.
Faire une pause avec la monte m’a fait le plus grand bien. Les ballades à pied avec Vega, parfois longues et physique, sa gentillesse, et le climat de sécurité régnant dans ma pension m’ont redonné l’envie de monter, de LE monter, de vivre ces sensations sur son dos, et de devenir enfin ce centaure dont je rêvais étant petite…
J’avais toujours peur, mais, à la différence des mois précédents… j’avais aussi ENVIE ! Et cette envie et la confiance que j’avais développée à pieds avec mon loulou m’ont donné le courage de le faire.
Lorsque j’ai mis le pied à l’étrier, la premiere fois, je tremblais, j’étais tendue, lui aussi, mais son regard était bienveillant. Crispés tous les deux, comme étirés par le même fil d’appréhension, nous avons esquissé quelques pas dans notre nouvel état de Centaure… et un immense sourire mêlé de larmes a illuminé mon visage…
Pour la première séance, une amie m’a tenu Vega quand je suis montée, puis elle l’a tenu en longe quelques pas pour enfin me libérer, seuls tous les deux à la dérive.
Pour la deuxième séance, elle l’a tenu quand je suis montée dessus, et est restée pour regarder le déroulement de ma reprise. Pour la troisième séance, elle l’a simplement tenu quand je suis montée puis elle est repartie.
Hier, je suis allée seule dans la carrière avec mon loulou, je l’ai monté, la séance était formidable, les sensations, uniques !
Nous étions tous les deux, il est calme, à l’écoute, réactif. Aucune réaction de défense quand je suis sur dos. Nous passons les transitions d’allure à la voix uniquement, ou au poids du corps. C’est incroyable. Moi qui avais peur que notre relation montée ne ternisse la belle confiance et notre complicité, et bien, tout au contraire, elle l’a renforcée. Vega aime le travail monté, il me demande le trot, le galop (que je ne lui donne pas encore), dans le calme, on sent qu’il a envie, je le sens. Il est heureux. Et moi aussi. Je le laisse rennes longues, sur l’encolure, il respecte. Ces dernières séances me motivent davantage à orienter mon cheval vers le TREC (sans les obstacles bien sur), car je vois bien qu’il se donne à fond quand il est motivé, et l’extérieur, il adore cela ! Je pense que nous attaquerons le dressage, le vrai, bien plus tard. Travail sur le plat et assouplissements, oui, pour être aux ordres, pour apprendre quelques nouveautés et entretenir sa curiosité. Mais surtout, lui faire plaisir, qu’il se fasse enfin plaisir. Il a tant de cœur, tant à donner… Je ne pensais pas pouvoir avoir un tel niveau de confiance avec un cheval…

Il y a aussi une personne à qui je voudrai rendre hommage, (parmi tant d’autres d’ailleurs, dont certains champions de Haribos qui se reconnaitront), c’est Sandrine, la propriétaire de ma pension. Elle a su nous accompagner avec Vega depuis le début, et nous rééduquer, lui comme moi. Elle m’a poussé en douceur à lui faire confiance, n’hésitant pas à prendre ma place dans mes moments de peurs, pour me montrer que TOUT était possible. Elle a si bien su soigner mon cheval, me conseiller, me rassurer aussi. Vraiment, c’est un immense MERCI que j’ai envie de lui dire aujourd’hui, car elle a su chaque jour me comprendre, m’accepter et m’aider, avec mes peurs, mes angoisses, mon ignorance… et sans elle, entre autres, je ne sais pas si je serai allée au bout.

mercredi 5 septembre 2007

On se fait un programme (merci Faby)

Après toute l'euphorie suscitée par la bonne nouvelle, je redescends enfin de mon nuage et reprends un peu mes esprits.
J'ai rappelé le Dr D. pour lui raconter mes deux séances. Celle de lundi était, j'en étais persuadée, beaucoup trop lourde pour mon doudounet. On a décidé de faire 3 courtes séances de monte par semaine + 1 à 2 ballades en main + un à 2 jours de repos selon le niveau du doudou.
Je l'ai laissé tranquille aujourd'hui, je suis juste passée le voir ce midi pour lui porter son seau de Mash au pré (il était ravi, vous vous en doutez) et ce soir, je suis allée acheter la cure d'Ekyflex Repair, on attaque ça demain! J'en ai quand même profité pour lui donner quelques carottes et un bon calinou. Je ne veux pas changer notre relation, et je continue donc les visites de courtoisie/plaisir, et le résultat ne se fait pas attendre, il vient toujours me voir quand j'arrive au paddock!

Le froid s'installe par ici, les chevaux perdent du poids et sortent leur poil, certains vieux commencent à tousser.

Demain, ballade en mains, et vendredi, nous verrons selon l'état de Vega si je le monte ou si on sort se promener.

Plus de longe en tout cas, on reste aux longues renes, ou en mains, ou monté, pour maitriser la direction, rester un maximum sur des lignes droites dans un premier temps pour le remuscler en douceur, et du dénivelé à pied pour remuscler partout comme on faisait avant!

On va bien prendre notre temps, car monter un cheval qui souffre, ça m'interesse pas, je veux qu'on fasse les choses bien! Même si je vous cache pas que je meurs d'envie de sentir à nouveau cette connexion magique, quand je suis sur son dos!

mardi 4 septembre 2007

La reprise... un savant dosage!

Hier donc, j'ai remonté mon cheval pour la premiere fois depuis 9 mois. Pour la premiere fois après l'accident. Je voulais que ça se passe dans le calme, sans douleur, sans peur. Mais j'étais si tendue... au moment de mettre le filet, je me suis énervée. Alors je l'ai laissé en plan, j'ai senti qu'il fallait que je parte. Je me suis assise dans la sellerie, la tête entre mes mains, et j'ai pleuré à gros sanglots. Trop d'émotions, peur de mal faire, peur de sa réaction à lui, peur que ça change quelque chose entre nous, que ça change notre belle relation.
Puis j'y suis retournée, encadrée de mes amies. Vega m'attendait, patient.
En bas, à peine la chambriere en main, il est parti au galop tout seul, sur le cercle de 20 m. Impossible de le remettre au trot. Il a galopé un moment. Je sais que ce n'était pas bon pour lui, mais que faire... j'ai appris à me positionner, à le sentir dans ce nouvel exercice, et lorsque je l'ai eu bien au trot aux deux mains, j'ai arrêté la longe. Ca a bien du durer 15 minutes... beaucoup trop pour une reprise!!! Mais je ne voulais pas le laisser en désordre, j'ai vraiment voulu attendre qu'il soit bien.
Mon amie l'a tenu en longe, et je suis montée dessus, tendue... En deux secondes, un immense sourire illuminé mon visage. Le découvrir de la haut, le sentir sous ma selle, vibrant, ressentir son souffle comme une onde... Nous avons marché un peu, mais je l'ai senti si tendu... et moi aussi... j'ai du rester 5 à 7 minutes en selle... et nous avons laissé la dessus.

Aujourd'hui, j'ai fait la détente au pas, aux longues rennes, et cela convient dix fois mieux à Vega. A l'écoute, concentré, il s'est calé sur ma voix et a été très sage et détendu malgré le vent. Il était dans son élément, avait retrouvé ses repaires. Je l'ai trouvé très raide cela dit... certainement des courbatures d'hier, ou je me rends compte qu'il a vraiment trop forcé en longe. Après un tour a chaque main en longe au pas, je l'ai trouvé pas top du tout, donc j'ai décidé qu'on ne va pas reprendre le travail en longe avant d'avoir bien remusclé et assoupli Vega. Bref, on range la longe pour un bon moment. C'est trop dur pour lui.
Je l'ai monté une dizaine de minutes, super détendu aujourd'hui. Dos contracté au départ, rapidement, quand j'ai joué avec mes doigts, il est venu se mettre en extension d'encolure, s'est décontracté! J'étais aux anges, car il ne savait pas faire ça avant l'accident! Il a une confiance folle en moi. En selle, il m'écoute encore plus qu'à pied, il faut que je lui parle, il se cale sur ma voix, et affronte ses peurs d'une maniere hallucinante sous mes encouragements. Toujours aussi fin dans ses transitions, et zen à l'immobilité!
Puisqu'il m'a fait confiance, je lui ai fait confiance moi aussi, les deux dernieres minutes, j'ai laissé les rennes en guirlande. On travaillait pourtant avec un autre cheval... et bien... doudounet est resté très sage... je suis SI FIERE de lui!!! C'est vraiment le cheval de mes rêves... et notre connexion est belle et bien réelle. Je réalise maintenant la force de lien... et je rêve...

Demain, ballade en mains, il faut vraiment que j'y aille doucement, j'ai peur de tout gacher, qu'il ait mal, faut vraiment que j' y aille progressivement. Bien bosser en ligne droite pour le départ, des séances courtes, et pas de monte tous les jours! Et on reprend la cure d'Harpagophytum!

lundi 3 septembre 2007

Trop d'émotions dans un week end


Samedi, pour mon anniversaire, mon papa est venu rencontrer Vega. La boucle est bouclée. C'est lui qui a réalisé mon plus grand rêve, mon cher rêve d'enfant... et les voir tous les deux, cote à cote... je ne peux pas vous dire à quel point cela m'a émue... jusqu'aux larmes... Tant d'années, cette promesse qu'il m'avait faite toute petite... inutile de vous dire que j'ai vu toute ma vie défiler devant moi, et un immense amour, une immense fierté sont venus envelopper ce moment inoubliable et tant attendu...

Enfin, grand moment d'émotion, de larmes, de bonheur ce soir, et aussi d'apréhension... je vous raconte tout demain, en attendant, je vous laisse sur cette magnifique image! Le DEBUT!!!